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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 23:48

Reportage complet  ICI
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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 13:49
Nous trouverez le récit de la transpyrénéenne sur le blog éponyme: www.transpyreneenne.fr.

Bonne lecture!

Olivier
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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 02:22

Le reportage photo ICI
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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 00:26
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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 23:57

reportage ICI
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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 17:28

Merci à Guillaume et à son père pour cet article !
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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 01:47

 


Hé ben, moi qui comptais courir un petit Savoyard en un peu plus long !! Finalement 5 km de plus, c'est beaucoup plus long, il faisait beaucoup plus chaud, le terrain était beaucoup plus cassant !!!! Je n'avais pas ma coéquipière avec moi pour me rappeler de prendre des Compeeds, et une fois de plus je n'avais rien préparé, rien lu; pas eu le temps; ce qui m'a encore valu des coups d'Adrénaline !!!

 

Vendredi après midi, une fois passé le stress du travail le matin et des bagages à boucler avant l'heure du train, (pas pu les faire la veille, restau à midi, formation le soir), une fois passé le moment désagréable où j'apprends que nous allons rater demain matin la petite pièce de théâtre de Fabien à l'école, dans laquelle il parait qu'il est très bon, et que nous ne verrons pas les photos avec les parents et enfants de la mini classe transplantée de voile… après un moment de doute intense où je me dis que j'annule tout et que je reste là, après une course folle sur le quai avec nos très encombrants bagages…..ouf, petit moment de détente dans le TGV, lecture, SMS aux copines qui m'encouragent déjà !

 

Arrivés à Aiguines à minuit, accueil de Guillaume dans le camping, qui passe finalement la nuit ici au lieu de chez ses parents, les deux tentes super express Queshua sont heureusement montées en deux minutes.

Mauvaise nuit trop courte (faut dire que je ne sais pas quelle mouche me pique de me mettre à bouquiner au lieu de dormir et pas moyen de ressortir de mon livre …), puis je travaille l'échauffement … Première fois que je m'échauffe pour une course de cette taille…Bon je sais qu'à coté du 100, j'ai l'air ridicule à parler de la grande taille de cette course, mais pour moi qui viens d'opter pour les tous petits formats de mes 2 dernières courses (12 km du Castor Fou et 8 km d'Orsay), je suis tout de même un peu impressionnée par ces 35 km…

Bref, l'échauffement : Nous commençons par descendre au village chercher les dossards. Grande trouille au passage parce que je ne savais pas que pour le 35 km comme pour le 100 il fallait un sifflet, une casquette (ce qui finalement se conçoit bien à posteriori quand on connaît le parcours et les conditions météo, z'auraient même pu mettre crème solaire obligatoire), de l'élasto, ET une veste de pluie plus une couverture de survie !!! Comble de l'ironie compte tenu des 37° de température que nous allons nous payer comme je le saurai plus tard, il me manque tout sauf … la veste de pluie et la couverture de survie !! Re grand moment de lassitude où je me dis que j'ai usé mes nerfs hier pour rien … j'aurais vraiment du rester à Villebon avec les enfants …. Heureusement, je me fais "prêter" ce qui me manque, je peux retirer mon dossard, et j'oublie mes états d'âme.

Retour au camping (Ca monte et il fait déjà chaud) parce que nous n'avons pas encore petit déjeuné. Et là tout s'emballe ! J'ai perdu mon appareil photo !! Deux tours de camping au trot pour le retrouver dans la désorganisation la plus totale !! J'arrive au départ déjà dégoulinante de sueur !!! J'ai raté "l'appel" des concurrents ... Ouf Olivier a signalé que j'étais bien là …

 

Je vais peut être pouvoir me concentrer un peu sur cette course …Bonne nouvelle, nous partons avec les "centbornards" et notre parcours est le même jusqu'au bout des 35 km et Domi et Pierre voulant partir lentement, j'ai peut être une chance (en me mettant sûrement à mon max…) de les suivre. Vraiment bonne idée que de nous faire partir ensemble parce que cela m'évitera de compter les coureurs qui sont derrière moi comme sur l'eco trail de Sommand !

 

C'est parti, je me retourne avec un petit pincement au cœur pour dire au revoir à mes enfants à qui je n'ai pas eu le temps de dire comment s'occuper pendant notre absence …

 

 

Le début est particulièrement lent, ca bouchonne dans les rues étroites d'Aiguines, ça discute et ça plaisante. J'ai l'impression, comme lorsque j'avais couru pour la première fois avec Pascale et Marie Ange, d'avoir accès à la cour des grands en me scotchant au pas de Domi et Pierre, et quelques minutes au pas de Manu (Rapace) qui disparaît bien vite. Comme prévu, à part dans les bouchons du début, la lenteur des "grands" est limite rapide pour moi, je sue à grosses gouttes, beurk... Je tiens avec eux tant que nous sommes en sous bois, puis les laisse partir en prenant quelques minutes pour avaler un premier gel et boire. Dommage parce que c'était bien sympa de discuter avec eux ... Pendant la montée nous bavardons avec une femme enceinte de 5 mois et demi !!! qui était inscrite sur le 100 !!! mais qui a dû rendre son dossard... Elle s'essaye en "randonneuse" comme elle dit sur le 35. Randonneuse entre guillemets puisqu'elle finira devant moi …. Mais bon, enceinte de 5 mois et demi elle doit peser 5 kilos de moins que moi et elle court manifestement depuis le berceau … Elle a du sauter l'étape de la marche ….Passée directement au trail ….

 

Fin de la montée, magnifique crête aérienne et petit sommet .. Ouinnn, m'ont pas attendue … Tant pis, je pensais au départ courir seule…. Petite pause photos : je demande à des coureurs de me prendre, je les prends à leur tour.

 

 

Puis c'est la descente, pas très pentue pour l'instant, mais pas facile, plein de rochers partout. Je vois la silhouette en rouge de quelqu'un devant moi, cela m'aide à trouver les balises et le bon cheminement, parce qu'il faut une attention constante sur les pieds, du buis à profusion cachant souvent le sol …

 

0 surprise, je rejoins Domi et Pierre un peu avant le premier ravitaillement !! Je croyais les avoir "perdus pour toujours " !!

 

Au ravitaillement, Sandrine (Taz) est là, cela fait plaisir. Remplissage des gourdes et du camel back, comment on fait pour l'ouvrir ??? Puis pour le refermer ??? Je ne mange rien ... Rien que j'aime ou qui me donne envie... ils ne proposent que lardons (ou jambon ?) chips ou Curly … Heureusement que j'ai des pâtes de fruit et d'amande dans le sac…

 

Re photo, puis c'est reparti un peu après Pierre et Domi que je vois au bout d'un long chemin large et grosso modo plat. Ils marchent. Je me dis que si je ne cours pas là, je ne courrai sûrement jamais sur ce trail, donc je les rattrape au petit trot, en leur disant au passage qu'ils me redépasseront certainement très vite. Je me sens comme toujours grosse prétentieuse quand je double, mais finalement, Pierre court un peu avec moi, laissant Domi. Eternel problème des binômes, l'un est meilleur à la montée l'autre à la descente, s'ils s'attendent tous les deux sur leur point faible, ils vont faire le double de leur propre temps …. Je ne profite pas bien longtemps de sa compagnie, il va plus vite que moi … Fin de notre périple ensemble, je ne les reverrai plus ni l'un ni l'autre. Sur cette portion large et la seule roulante de tout le trail je vois un coureur du 35 en sens inverse, qui semble avoir oublié quelque chose au ravitaillement ?... Mais quelques minutes plus tard, deux ou trois autres coureurs du 100 qui vont vite … Compris !! Nous sommes sur la partie ou l'aller et le retour passent par le même chemin, et à posteriori je pense que c'étaient les premiers des deux courses vu le chemin à parcourir avant de revenir ici !!

 

La chaleur devient vraiment pesante, j'ai du mal à boire au camel back, il faut que je m'arrête de temps en temps à l'ombre pour boire à la gourde. Ce n'est pas la plus belle partie de la course, j'ai rangé l'appareil photo. 2ème ravitaillement, liquide uniquement. Arrêt très court. On traverse une route, je fais une pause pour enlever un caillou qui me gêne depuis un bout de temps et me rebadigeonner les pieds de Nok. Zut ce n'est pas un caillou mais une magnifique ampoule et là, brutalement, je me souviens des bons conseils d'Agnès : il faut avoir des Compeeds sur soi !! Je l'ai pourtant écoutée, ma coéquipière, je me suis préparée une magnifique boite à pharmacie petite, compacte, mais ... en métal, et au dernier moment je l'ai laissée sous la tente, la trouvant trop lourde …Tu vois Agnès j'ai tout de même progressé ….L'étape suivante sera de la mettre dans mon sac de trail… Tant pis, j'assume et me badigeonne de Nok (sans résultat… Grande découverte : la Nok ne marche pas sur ampoule déjà formée …)

 

Ceci dit brutalement j'oublie mes pieds : question paysage et terrain, la suite est le début de l'extase ! Un plongeon dans les gorges du Verdon !! Autant je m'ennuyais un peu sur le chemin avant le ravitaillement, autant je m'amuse dans cette descente vertigineuse, que les organisateurs ont tapissée du signe "attention" du code de la route, en orange fluo. Des bénévoles nous annoncent que ca glisse. Je suis deux hommes du 100 … que je finis, incroyable mais vrai, par doubler !! Nous atteignons le fond des gorges, où le cheminement devient vraiment ludique. Je ne résiste pas et ressors mon appareil photo. C'est trop beau, impossible de passer par là sans s'arrêter, mitrailler, regarder. De toute façon la vitesse n'étant pas mon truc, autant avoir un alibi !!

 

 

 

Pendant tout le passage du fond des gorges je m'amuse vraiment, me donne l'impression de papillonner plus que de courir un 35 km …et parle sans cesse avec les coureurs qui sont devant ou derrière moi, pour la plupart des "centbornards", les photographie (ca donne une idée de l'échelle, ca pose mieux l'ambiance, … et je n'ose tout de même pas leur demander de me photographier moi…), tout en leur promettant de mettre le lien de mes photos sur UFO et Kikourou. L'un deux s'est fait un plan de route super précis avec des temps de passage pour chaque lieu dit et ravitaillement. Il est en mesure de m'annoncer que je peux arriver en 8h20 vu l'endroit et l'heure où nous nous trouvons… Moi qui n'ai pas de montre, qui n'ai pas regardé le road book, qui n'ai aucune idée du nombre de km déjà parcourus...). Ce temps me catastrophe un peu sur le coup, alors qu'il s'est malheureusement trompé (ou que je ralentis après) et que je mettrai plus longtemps que ca en fait… Je suis persuadée être la seule du 35 km mais m'apercois avec joie que ce n'est pas le cas.

Des passages avec câbles sur le coté puis cordes à deux mains puis échelles se succèdent pour mon plus grand plaisir (heureusement que j'ai prévu de quoi accrocher les bâtons sur le sac car ils seraient plus que gênants dans ces passages). Dans un des passages les plus vertigineux, des bénévoles nous parent en cas de chute, d'autres nous photographient, tous nous encouragent, l'ambiance est extra, MERCI à eux.

 

 

Ca dénivelle sérieusement. Nous croisons des grimpeurs. Pour mettre dans le ton, une plaque commémorative rappelle que deux personnes sont décédées sur ces lieux …

 

Puis nous débouchons sur une route et sur le 2ème ravitaillement solide, où je retrouve encore Sandrine avec grand plaisir. Elle m'annonce que Pierre est passé il y a au moins 20 minutes et qu'il est en super forme !! J'arrive là à manger quelques chips, boit 2 verres de coca, fais le plein d'eau, me laisse impressionner par le bruit de deux hélicoptères, ce qui annonce un blessé … (j'apprendrai heureusement plus tard que ce n'est pas une blessure grave), interroge les bénévoles sur la suite du parcours : ils ne sont au courant de rien ! Bon nombre de coureurs sont assis et je me fais la réflexion, non sans une certaine satisfaction, il faut bien le dire, qu'ils ont l'air plus fatigués que je ne le suis moi-même. Je reprends les bâtons, et c'est reparti.

 

Ca monte encore un peu puis nous nous retrouvons sur le chemin large sur lequel j'avais croisé les coureurs qui revenaient déjà. Je reprends là le pas de course (faut bien quand même une fois de temps en temps…) et double (SI SI !!!) deux hommes à l'allure pourtant sportive, non sans avoir auparavant discuté le coup avec eux. (En fait évidemment, un des deux a mal au genou, ce n'est que grâce à sa blessure que je lui passe devant). Faut bien profiter de ce que je suis une des seules femmes du coin, entourée de beaux mâââles sportifs, n'est ce pas Marie Ange ? "On peut regarder la carte, tant qu'on ne consomme pas" est son expression favorite qui va finir par être la mienne moi aussi ! (Olivier je te fais juste un peu enrager, sur ce coup là).

 

Arrivée à l'emplacement du premier ravitaillement …je suis très déçue !! Les bénévoles nous avaient dit "à tout à l'heure", je pensais du coup les retrouver ici, mais ils se sont déplacés et sont beaucoup plus loin. Ca se remet à monter beaucoup plus dur et à chauffer fort. Des bouffées d'air chaud arrivent par moment, on dirait l'air qui sort de mon radiateur électrique en plein hiver … Pause pipi juste avant un petit passage de semi escalade, qui me permet de retrouver mon souffle, de vérifier que je suis mieux hydratée que sur l'eco trail et le petit savoyard (10 heures de course pour l'une, 6h30 pour l'autre, sans aucune diurèse!!) avec un paysage grandiose en face, un beau tableau de chasse : 3 moustiques tués en pleine action, et quelques photos. J'entends des coureurs passer pendant ce temps là … C'est tout de même un handicap d'être obligée d'aller se planquer dans les fourrés pour ne pas montrer ses fesses à tout le monde … Ceci dit je repars plus fraiche et rejoins …les deux coureurs que j'avais doublés sur le plat, qui sont très étonnés de me retrouver derrière eux !  

 

Traversée de grands pierriers, cheminement dans du buis à nouveau à profusion, réflexion que rien dans mon allure ne pourrait évoquer, même de loin, le dernier des Mohicans comme je me l'imaginais pendant le petit Savoyard (ICI), vue extraordinaire sur le Verdon tout au fond très loin là bas, puis descente en chute libre…

 Petite pause sous un arbre, où tous les coureurs qui suivent s'arrêtent également. Ils m'annoncent que nous allons entamer la dernière montée avant le dernier ravitaillement pour moi (pour eux il reste de la route à faire…) Je me prends donc mon troisième et dernier gel, répond au coup de téléphone de Marion : mes pauvres enfants m'attendent déjà depuis un moment sur la ligne d'arrivée et aimeraient savoir si j'en ai encore pour longtemps… Ils sont un peu déconfis de savoir qu'il me reste une grande montée puis 6 km encore derrière … et prennent le parti de rejoindre le camping.   

 

Je redémarre scotchée aux pas de deux coureurs, et entame avec eux une discussion sur le prix de l'immobilier chez eux, à St Tropez, (ou St Raphael ? les endorphines, ou la fatigue, ou la chaleur, ou les trois m'embrouillent les neurones…) ce qui a la vertu de me faire finalement paraître très courte et pas du tout inabordable comme prévu la dernière montée annoncée sévère !! Encouragements et applaudissements de supporters qui nous annoncent le ravitaillement tout proche !

 

Au ravitaillement, re plein d'eau : j'ai bu toutes mes réserves !!! Chips, coca, discussion avec une bénévole sympa qui aimerait être à notre place, qui me prend en photo, et qui me dit que seulement cent coureurs du 35 km sont passés !! j'ai là un vague espoir de m'être améliorée par rapport à mon classement habituel, mais j'apprendrai plus tard que ce n'est que grâce à un fort taux d'abandon …Pas de Sandrine. C'est mauvais signe pour Dominique … et je repars, avant tous ceux qui m'accompagnaient depuis longtemps déjà, dommage.

 

Traversée de route, puis sous bois, nouvelle pause pipi (quelle perte de temps !!), puis c'est la bifurcation. Les routes des 35 et 100 km se séparent ici, je ne reverrai donc pas mes compagnons de route, et je ne reverrai en fait plus PERSONNE ni devant ni derrière moi jusqu'au village !! Descente droit vers le lac de Ste Croix, (ouille les pieds) puis virage à gauche, ça remonte légèrement sur une petite route goudronnée, ça tourne, à nouveau, retour à la civilisation avec quelques maisons le long de la route, et … je commence à entendre le son des hauts parleurs d'Aiguines ou j'ai des hallucinations auditives ??? Mais si c'est bien ça, mais il doit y avoir une boucle à refaire, il va falloir se re-éloigner d'Aiguines avant de revenir, ce n'est pas possible, je ne PEUX pas être déjà bientôt arrivée !!! Pourtant ça se précise, je distingue vraiment clairement que la femme qui tient le micro annonce l'arrivée d'un couple !!! Ca monte toujours sur la même route, je vois la femme enceinte qui remonte en voiture, j'entends qu'ils annoncent une arrivée au micro : C'EST LA MIENNE !!!! Le château d'Aiguines est là, un bénévole m'encourage, virage à gauche, ca redescend, je peux même me remettre à courir et CA Y EST, c'est la LIGNE D'ARRIVEE sous les applaudissements de Guillaume, ses parents, Dominique et Sandrine !!!

 

OUF !! Quelle BELLE COURSE, quel PAYSAGE MAGNIFIQUE !!

 


Encore pas de super classement, mais la satisfaction d'être allée au bout, ce qui malheureusement n'aura pas été le cas de tous vu l'énorme taux d'abandons ou d'arrêts par les barrières horaires en particulier sur le 100 km. Le Verdon pour Olivier restera t'il la course qui résiste encore et toujours à ses assauts comme le village d'Astérix résiste encore et toujours à l'envahisseur ? Merci en tout cas à Guillaume d'avoir finalement bifurqué sur le 35 km au moment du virage fatidique entre les deux courses, et à Domi d'avoir arrêté, rien que pour être là pour mon arrivée !! Mais non, je n'ai pas la grosse tête … Ceci dit il parait que la course à pied développe l'ego …

 

Encore un beau WE qui nous donne l'impression d'avoir passé une semaine entière de vacances et d'avoir vécu intensément !!!

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 22:43

L’année dernière, après mon abandon (2ème de suite) à l’ultrail du Verdon (102 km, 6150 m de D+), j’avais identifié plusieurs causes de ma déconvenue. En premier lieu, il y avait la chaleur, relativement inévitable dans la région à cette époque. Mais il y avait aussi le constat que cette course n’était pas mon unique priorité du WE et que l’exigence de prendre le train assez tôt pour voir le spectacle de fin d’année de mes filles, pouvait avoir servi d’alibi à ma renonciation.

Pour cette année, je me dis que si je ne me vois pas agir sur la température qu’il fera à Aiguines, je peux me mettre toutes les chances de mon côté sur les autres aspects de la course. C’est ainsi, que cette année, nous nous retrouvons en famille au camping de l’Aigle à quelques pas du départ. Alice fera la version courte (35 km) pendant que les enfants resteront au camping. Ainsi, pas d’obligation à avoir en tête pendant la course.
Pour ma part, je conçois cette épreuve comme une étape importante de ma montée en charge vers la Transpyrénéenne qui nous occupera dans 3 semaines. C’est aussi une course à double objectif : finir enfin après mes deux abandons … et si possible bien placé, ma place de 17ème lors de mon abandon de 2007 m’ayant ouvert l’appétit.
Je manque notoirement de références à ce moment de l’année, ayant réalisé peu de sorties en montagne. Mes sensations sur la course seront une base importante pour construire les conditions de la réussite sur la traversée pyrénéenne.
Cette année, les inscriptions ont fait le plein, et je retrouve plusieurs UFOs (dont Clierzou63 qui me reconnaît dans le camping) et kikoureurs de ma connaissance, ce qui permet de mettre en place la traditionnelle joute verbale d’avant-course, où tout est encore possible. Et chacun se voit briller et faire sucer sa roue aux copains … en toute amitié bien sûr nous sommes entre traileurs !
Jean-Marie et Jérôme suivront de leur œil d’experts, Sandrine et Céline suivront Domi et Manu de leur œil amoureux. Je tâcherai pour ma part d’encourager téléphoniquement Alice pendant sa course qui sera sa plus longue après l’Ecotrail de Sommand de l’an dernier, en préparation du semi-raid de la Réunion. Guillaume est là avec ses parents, après notre course devenue commune au vu des circonstances au GR73, nous partons avec l’idée de faire chacun notre course. Manu est chaud bouillant … et ce ne sera pas le seul vu les conditions climatiques du jour. Steve est fidèle à lui-même, exubérant ! Pierre arbore toujours le même sourire, celui-ci est inoxydable.
Il est 9h30 passées quand le départ est donné et la chaleur est déjà au rendez-vous. Le parcours est composé des mêmes parties que l’an dernier, mais inversées, la boucle vers le lac ayant été positionnée en deuxième. Cela me paraît rendre le défi plus gagnable, nous terminerons par le plus facile et à la fraîche.
Nous sommes 253 à s’élancer sur le 100 km et 156 sur le 35. A la sortie du village, nous débouchons sur une monotrace qui apporte ses inévitables bouchons, placée aussi près du début. Je suis parti en queue de peloton avec les potes, et je remonte peu à peu les coureurs les plus prudents. La première grimpette d’environ 800m se déroule ainsi à petite vitesse (environ 750 m/h), rythme que je gère avec aisance, les sensations sont meilleures qu’au GR73. Le cœur monte en régime sans s’affoler, le plaisir est au rendez-vous. Il faut dire aussi que la température n’est pas encore aux sommets et que nous sommes à couvert ! Quand nous arrivons au bout d’une heure dix au sommet du Grand Margès sur une crête calcaire en plein soleil, il est bientôt 11h et la température monte de plusieurs crans. La vue est magnifique avec d’un côté les gorges du Verdon et de l’autre la magnifique cuvette d’un bleu profond du lac de Ste Croix. Les concurrents sont aux anges, nombreux sont ceux qui s’arrêtent pour prendre quelques photos.
La crête du Grand Margès est magnifique. Le sentier tantôt technique dans les lapiaz, tantôt en terre serpentant dans les buis permet de dérouler en souplesse. Il faut être très vigilant à la configuration du terrain, les chevilles peuvent être fortement mises à contribution ici. L’alternance de grands champs herbeux et de bosquets de buis et de genêts, les milliers de fleurs, le calcaire qui affleure en tout endroit, tout fait de ce passage un enchantement.
Je sais qu’il se termine dans un virage à gauche qui nous permet d’entreprendre une première descente d’abord technique puis roulante jusqu’au premier ravitaillement. J’ai pris la décision de m’économiser en ne descendant qu’à 80% de mes moyens, il faut garder de la puissance pour les passages très exigeants dans les gorges. Je double cependant encore quelques concurrents et j’arrive environ 100è devant les tables des bénévoles … tables qui s’avèrent un peu chiches en nourriture. Il n’y a en particulier aucun fruit, alors que c’est mon alimentation principale lors des ravitaillements.
Quelques supporters accueillent les coureurs sous les hourras et les applaudissements. Il fait très chaud, mais nous ne sommes pas encore dans le dur. Par contre, après ce ravitaillement, nous devons parcourir un long chemin plat sur lequel j’avais couru quasiment tout le long, or là, je n’arrive pas à courir plus que quelques centaines de mètres d’affilée. L’envie n’y est pas, une légère nausée monte, menaçante. Je ne sais s’il faut boire encore ou au contraire arrêter le temps de vider l’estomac. J’opte pour la première solution, mais cela ne fait pas céder le malaise. Je décide de me mettre fermement à la marche avec une poussée forte et prolongée sur les bâtons. Je ne perds ainsi pas trop de temps et arrive assez frais au ravitaillement suivant, juste après avoir été rejoint par Guillaume qui me paraît en bonne forme. Ses parents sont là et l’ambiance est conviviale. Nous allons aborder une partie typique des gorges, avec le sentier Vidal, une descente très marquée qui débouche aux bords du Verdon que nous longeons au gré d’un passage parfois tracé dans la falaise. L’ambiance est grandiose, le bleu turquoise légèrement laiteux du torrent anime l’atmosphère, parfois dans des remous fracassants, parfois dans un écoulement placide qui invite à la baignade.
La descente me permet de reprendre quelques-uns des coureurs qui m’avaient dépassé sur le plat précédent, mais les parties courables où je fais habituellement la différence sont rares.
Je continue le yoyo avec Guillaume, je le lâche dans les descentes, il me rattrape dans les parties courues. Il s’extasie devant la beauté du site. Seule la chaleur suffocante nous pèse à ce moment.
Je sens qu’il veut partir devant, je l’engage à courir sa course, je sens que je ne peux que limiter la casse et préfère rester en dedans et attendre la nuit pour accélérer à la fraîche. De toutes façons, la moindre montée en pulsation se solde par des nausées, ce qui m’empêche de profiter de jambes en état de répondre à des sollicitations bien supérieures. J’essaie donc de profiter de la majesté du site. Je fais attention dans les nombreux passages aériens, faciles, mais parfois impressionnants. Je pense à ceux, dont Guillaume, dont le vertige sera mis à dure épreuve.
D’ailleurs, Guillaume, je le rejoins au pied des échelles. Il m’annonce qu’il a un gros coup de mou. Nous progressons ensemble jusqu’au ravitaillement suivant d’où je repars seul, Guillaume souhaitant souffler un peu plus. La montée douce qui suit me permet d’accélérer un peu en restant en endurance relativement douce. Si cette vitesse me convient, elle s’avère insuffisante sur la partie plane qui suit. Je me fais rattraper par quelques coureurs.
J’attaque alors la longue partie en balcon, qui donne souvent de très beaux points de vue, mais qui me plaît moins du point de vue course à pied, les buis encombrant souvent le sentier. Je n’ose courir, ne voyant pas où je peux poser les pieds. La chaleur atteint son paroxysme. Je ne vais pas très bien, mais je double autant que je suis doublé. Je décide de refroidir un peu le bonhomme en m’arrêtant deux fois à l’ombre pour m’hydrater soigneusement et manger un peu. Je sens que les pulsations ont du mal à se calmer avec cette chaleur insoutenable. L’idée d’abandon commence à venir, j’ai peur de trop entamer mes réserves avant la transpyrénéenne. J’essaie de repousser cette idée : je ne veux pas d’un troisième abandon, mais les idées parasites prennent parfois le dessus : je viens d’avoir mes enfants au téléphone, ils s’ennuient au camping … je pourrais les emmener se baigner au lac, et la transpyrénéenne revient comme un leitmotiv …
Ces va-et-vient dans mon esprit se multiplient. Le danger est grand car nous approchons bientôt de la fin du parcours du 35km et donc d’Aiguines. Je cherche à me débarrasser de ces idées avant d’être trop près de ce lieu menaçant pour ma conviction de finir. Une dernière montée dans un lumineux pierrier blanc qui irradie de tous les rayons de soleil qui nous assomment me mène au ravitaillement suivant. Comme l’an dernier, ce lieu est un cimetière des ambitions du jour. Les abandons sont nombreux et Alexandra Rousset fait partie des victimes. Elle ne semble pas aller bien fort. J’échange quelques mots avec elle et cherche à la réconforter un peu puis repart pour une descente rapide. Dans celle-ci les pieds commencent à me brûler. Je remets une couche de Nok, je le ferai 3 fois supplémentaires avec un changement de chaussettes et je finis avec une petite ampoule, mais le dessous des pieds très sensible. Ce point sera un vrai enjeu lors de la Transpyrénéenne.
J’entre à ce moment dans les 4 heures les plus dures de ma course. J’apprendrai plus tard que la température aura atteint les 37°C à l’ombre …combien cela fait-il au soleil ?? Je n’avance plus. Ma lenteur était un choix volontaire jusque là. Il s’impose à moi à ce moment. Le soleil me fait l’effet de me comprimer le thorax. Les quelques centaines de mètres de bitume qui permettent de franchir le Verdon lors de son arrivée dans le lac de Ste Croix sont un enfer, la Badwater en France. Je décide de tester les micro-sommeils. Une ombre de pin au-dessus d’une petite étendue d’herbe m’accueille. Mis à part ma frustration quant à ma performance … et à la baignade impossible dans le lac si près de moi, je suis bien, allongé et réhydraté.
Je repars un peu plus fringuant et rattrape une partie des concurrents malotrus qui n’avaient pas attendu mon réveil et avaient profité de mon sommeil pour me doubler.
Au ravitaillement près de Moustier, les bénévoles commencent à évoquer l’hécatombe. Les abandons se multiplient. Je viens d’apprendre que Guillaume a préféré bifurquer sur le 35, il était cuit. Je me dis que même si je suis loin de ma vitesse habituelle, ma tactique est la bonne, car je me sens capable de poursuivre. Certes le plaisir n’est pas vraiment au rendez-vous avec ces nausées, mais j’avance et il n’y a pas de vraies raisons d’arrêter.
Je prends la foulée d’un coureur qui va plus lentement que moi, mais plus régulièrement. Nous doublons régulièrement des coureurs arrêtés, exténués, vomissant. A l’occasion d’un coup de fil, je perds mon poisson pilote et me retrouve seul sur la croupe finale très agréable. Je ne cherche même pas à courir, je m’en tiens à ma tactique.
Le soleil commence à décliner ainsi que les degrés. Un dernier repos allongé de quelques minutes et je peux reprendre une marche plus dynamique, en poussant fort sur les bâtons pour une vitesse de 7 à 8 km/h. Je suis seul au monde dans une nature absolument dénuée de présence humaine régulière. La seule marque de civilisation qui soit est un pylône EDF. Le jour décline, et mon moral remonte. Tel le lycanthrope qui voit poindre la nuit qui le transformera en loup-garou, je sens venir le moment où je pourrai réaccélérer. La descente qui suit est le top départ de la renaissance. Je recours enfin et les jambes répondent à merveille. Cette descente m’avait fait souffrir l’an dernier, les pieds en feu, chaque pas me coûtait. Rien de tel cette fois-ci et le plaisir renaît d’un coup. Mon arrivée à la nuit tombante au ravitaillement, la nouvelle de mon classement (88ème) me confortent dans ma stratégie. Mon moral au beau fixe tranche avec celui dans les chaussettes des coureurs présents. J’ai survécu jusque là, ma course commence vraiment.
Il faut tout de même que je me calme pour ne pas me griller, mais je remonte aisément à plus de 700m/h, je cours sur le plat et m’éclate en descente. A chaque ravito, mon moral détonne tant les coureurs dépassés sont moralement et physiquement atteints.
Le silence de la nuit s’est imposé, la voûte étoilée est absolument magnifique dans son drapé étincelant. Je me retrouve enfin dans l’état que j’aime : en accord avec mon corps et mon environnement. Bien évidemment, la journée que je viens de passer m’a entamé et limite encore un peu mes performances, mais je ne suis déjà plus le même coureur. En tout cas, toute idée d’abandon a disparu. Seule la perspective de la barrière horaire assombrit mon horizon. Je connais les passages techniques qui se dressent devant moi et estime qu’ils risquent de me ralentir beaucoup trop. Dans cette perspective, je ne perds pas trop de temps à manger, à m’arrêter aux ravitos. Je bois moins, la température étant plus clémente.
A Malines, je mange quelques pâtes bienvenues (je ne devais pas l’être vu le caractère taciturne du bénévole qui les servait ! heureusement que ses collègues étaient très sympas) et double encore quelques concurrents. Les abandons sont légion. Ma descente vers le Verdon est rapide et ludique, la remontée se passe à bonne vitesse, malgré la pente de certains passages.
Je suis complètement dans ma bulle, et je n’en sors qu’aux ravitos pour échanger avec les bénévoles frigorifiés, car, c’est un comble, mais maintenant il fait un peu frais et humide. Impec pour les coureurs, mais désagréable pour les bénévoles. A ce titre, si on peut être déçu de certains aspects de l’organisation (ravitos, balisage, respect des coureurs, …), j’ai été témoin de nombreux échanges entre personnes chargées de la sécurité, j’ai pris le temps de voir la protection des passages aériens, globalement, ce que j’ai pu constater était très pro et rassurant. Et ils ont eu du boulot !!!
Dans mon renouveau, j’ai juste un petit coup de mou passager dans la remontée du Margès et j’arrive sur sa crête. Je course en souplesse, je suis surpris de l’état de mon système tendino-musculaire, il est tout neuf ! Cela me permet de rattraper plusieurs concurrents. En speedant, je peux respecter les barrières, … et je peux speeder.
C’est dans cet état physique que je suis surpris de voir que brutalement je titube. Les jambes et le souffle vont bien, mais ma vision est troublée, mon attention est diluée : il est 4h10 et un besoin irrépressible de dormir m’envahit. Je manque de tomber à chaque pas, le terrain est trop chaotique pour accepter le risque d’une chute. Je prends rapidement la décision de dormir un peu.
Je m’allonge très vite dans ma couverture de survie, ayant réglé mon réveil pour un sommeil de 35 minutes. L’herbe est confortable, mais très humide, mais la couverture fait son office (couverture réutilisable peu bruyante, plus grande que la normale et très efficace). Je m’amuse de ma situation, seul allongé sous les étoiles, entouré de frôlements dans les buissons (un sanglier ?). L’endormissement est immédiat, le réveil aussi. Je suis pris de tremblements mais mon expérience du GRR me permet de passer outre et de me remettre en action en quelques dizaines de secondes. Ce petit arrêt a fait son office et je suis à nouveau bien éveillé, d’autant que les premières lueurs de l’aube arrivent.
La descente vers Aiguines se fait en souplesse et très vite. Je redouble du monde, y compris un très sympathique Espagnol avec lequel je discute le bout de gras. Si à Aiguines il me reste plus de 4 heures, je me sens de boucler à l’heure. Je file pour cela et débouche tout sourire au ravito … pour apprendre qu’une barrière horaire non annoncée était dépassée et qu’il me fallait arrêter. Je suis déçu, car j’avais la fin de course dans les jambes, mais c’est la course. Ma place intermédiaire (64 ème) aiguise mes regrets et me fait comprendre que seuls à peine 50 coureurs pourront être classés.
Mon ami espagnol et moi descendons sur l’aire d’arrivée où Clierzou m’accueille tout sourire, malgré son abandon au 49ème. Je reste 3 bonnes heures, massages, discussions animées (avec Steve, le sympathique extraverti du peloton, avec Clierzou, puis tous les potes qui défilent). Nous fêtons l’arrivée triomphale d’Emmanuel qui boucle la course en 24ème position, superbe performance, rendue sans doute encore plus agréable par le rôle affectueux joué par Céline tout au long de la course.

Les commentaires se rejoignent : parcours superbe, très dur, voire extrême avec la chaleur, … mais organisation pas assez à l’écoute des coureurs, ce qui se traduit par de nombreuses imperfections.
Je refuse la relation client/fournisseur dans une course nature, mais il y a tout de même un minimum d’écoute de l’un pour l’autre pour que tout se passe pour le mieux, minimum non atteint par l’organisateur. Il met son organisation en péril en agissant de la sorte … enfin c’est à lui de voir.

Alice a fini le 35 en 122ème position pour 156 partants et est ravie. Le week-end se termine en beauté par une baignade familiale dans le lac, retour Paris par le TGV. Cap vers les Pyrénées, via Pralognan pour le TGV.
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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 00:50
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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:45

Le reportage Schwebig est ICI
Le reportage Tribondeau est ICI
Les photos du site officiel de la course 2007 sont ICI
Reportage très représentatif de la totalité du parcours du 35 km par un Kikoureur  ICI
Reportage d'Akuna, Kikoureur réputé pour ses belles photos ICI
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