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27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 17:19

Ce dernier week-end de mai, la course a débuté dès le vendredi après-midi : une réunion de travail qui traîne en longueur et dont je dois m’échapper avant son terme, retour à la maison, quelques minutes pour faire les sacs (Alice m’accompagne, elle courra le Petit Savoyard, Fabien, le petit dernier, nous suit), presser un peu Florent, 11 ans, qui part en Hollande avec son club de foot, et hop, nous voilà dans la voiture. On laisse Florent au car, adieux rapides … direction la gare. Un orage mémorable métamorphose la banlieue parisienne, des toorents dévalent les rues, la foudre tombe à quelques mètres, les embouteillages se multiplient, la nervosité ambiante est entretenue par cette ambiance électrique : une petite apocalypse, rare avec cette intensité en Ile de France. Plus que quelques minutes pour attraper le train. On court sous une pluie diluvienne, on arrive juste à l’heure …. Les inondations ont causé le retard de tous les trains, le voyage s’annonce mouvementé !

 

 

 

Bref, malgré tout, nous arrivons chez Marmotte, le célèbre organisateur des 6h Off de Chambéry, notre camp de base du GR73 pour la deuxième année consécutive. Nous y retrouvons des têtes connues : Jean-Marie (Akunamata) croisé au trail de la Ste Victoire et Jacqueline, Sébastien et Nicolas (Zeb et Nicnic38) de l’équipe kikourou du raid 28 et Didier (Bruyas) près duquel j’ai dormi lors des 24h des Ulis début décembre. Le plaisir d’être ensemble et de mieux se découvrir nous mène tard dans la nuit … Est-ce raisonnable avec un réveil prévu à 2h30 ? Bah, de toute façon, ce n’est pas vraiment la raison qui nous réunit ici !

 

 

 

Bip, bip, bip …. Tiens déjà 2h30 ! Après un peu plus de 2h d’un sommeil royal ( !), nos préparatifs s’enchaînent de manière automatique et il n’est pas encore 4h lorsque nous nous présentons à la salle des fêtes ce Cruet qui baigne dan s l’effervescence des avant-courses. Tout de suite je croise d’autres connaissances (Stef, Antranik (Papatrail) et Françoise, Gilbert, le Père-Noël au sourire permanent (serre-file du 73 km pour l’occasion), Guillaume, qui comme moi vient de Villebon-sur-Yvette (ce devrait être sa plus longue distance, son seul ultra étant les Templiers 2006). Les discussions vont bon train, les noms de courses s’entrechoquent dans l’atmosphère passionnée (UTMB, TGV, Millau, …) les sourires animent les visages, l’ambiance est à la fête. Moi, toujours avide de contacts, d’anecdotes, peut-être un peu trop bavard (qui a dit « sûrement » ?), un peu désorganisé, je finis ma préparation juste avant le départ où je croise Laurent (UPDA) souriant et affûté. Je reconnais Dawa Sherpa que je croise pour la première fois sur une course. Il s’est mis tranquillement à l’écart, pas vraiment adepte du star-system.

 

 

 

Sur la ligne de départ, dans la douceur étoilée, je fais le point avant la course. Après un hiver délicat du point de vue entraînement, très perturbé par plusieurs tendinites, j’ai vécu une montée en charge assez rapide (Trail de la Ste Victoire (une merveille de trail, une performance « de reprise » pour moi), trail de la vallée de Chevreuse, les sensations reviennent bien sur ce trail chaleureux et difficile, marathon de Sénart, mieux avalé que prévu puis 3 dernières semaines avec du qualitatif (ce qui me permet de pulvériser un de mes records de référence) et du quantitatif (sorties vallonnées de 2h30 sans fatigue) pour un cumul de 85 km par semaine, soit ma plus forte période d’entraînement depuis que je cours. Les sensations sont bonnes, 2 kg de moins que l’an dernier : je vise moins de 12 h (ce qui m’aurait valu une place dans les trente premiers en 2006) cela me paraît suffisamment ambitieux.

 

 

 

La musique de Star Wars rythme les derniers instants et c’est le départ. Je me situe immédiatement dans le 2ème tiers du peloton et avale cette partie bitumée parfois légèrement montante à 11 km/h environ, je laisse chauffer le moteur tranquillement. Je suis accompagné par Guillaume sur des premiers hectomètres. Il fait près de 20°C, les étoiles scintillent, une clarté laiteuse borde les sommets à l’est, la frontale ne sera pas utile bien longtemps.

 

 

 

Le début de la montée vers le Mont Charvet se passe bien, quelques mots échangés avec Guillaume, le corps se réveille en douceur. Premier ravitaillement. Le départ tranquille de Guillaume me rassure un peu pour lui qui se grille parfois un peu au début des courses. Il a visiblement  décidé d’être prudent, il a raison, il découvre le trail de montagne, une distance nouvelle pour lui et l’utilisation des bâtons. Je le décroche légèrement sur un petit faux-plat en bitume, je me dis que dès qu’il va recourir, il se portera à ma hauteur. Non, il a décidé de me laisser partir et de jouer la prudence devant les 1100 m de dénivelé positif à s’avaler en hors-d’œuvre. Resté seul, j’entre dans ma bulle habituelle pour me concentrer sur mes sensations, mon rythme, mon alimentation. Bien m’en prend, car la deuxième moitié de l’ascension se redresse franchement, le souffle se fait court, je sens que mes fessiers et mes bras souffrent de ce premier contact de l’année avec les longues pentes alpines. Le manque de puissance ressenti dans le fessier m’inquiète si tôt dans la course. Je me fais doubler par des coureurs dont les discussions ne laissent aucun doute : ils sont tous de la région et préparés pour ces pentes exigeantes. Cela me rassure, je me dis que moi aussi je les aurai domptées, ces pentes, pour la fin août et l’UTMB. Il faut que je me rappelle que ce premier ultra montagnard de l’année est une course de préparation pour accepter mes limitations du jour dans la pente.

 

 

 

Parmi les coureurs qui me doublent, je reconnais Philippe Delachenal (organisateur entre autres d’un des trails préférés du monde de l’ultra, le Tour des Glaciers de la Vanoise). Décidément, nous sommes faits pour nous croiser sur le GR73, nous avions couru ensemble jusqu’à l’interruption de la course l’an dernier. Quelques échanges rapides, mais je suis contraint de le laisser s’éloigner avec 2 autres concurrents savoyards. Ils avancent, faciles, en pleine discussion (Philippe est un grand bavard, il suffit de le brancher sur le trail …). Le sentier a laissé place à nue simple trace, parfois uniquement matérialisée par des hautes herbes foulées par les coureurs précédents.

 

 

 

C’est avec soulagement que j’atteins le sommet de cette ascension. Je me jette à fond dans la descente qui reste mon point fort. Celle-ci est comme je les aime : monotrace zigzaguant entre les arbres, humus accrocheur, quelques passages rocailleux. J’en profite pour reprendre quelques coureurs dont Philippe et ses 2 acolytes. Au point d’eau suivant, je retrouve Marmotte, appareil photo en main. Les coureurs de tête sont passés, il y a moins d’un quart d’heure. Cela me surprend et me réconforte.

 

 

 

J’attaque la partie qui me sera la plus favorable. La montée du Grand Colombier est précédée d’un long cheminement en crête : forêt, clairières, pelouses alpines, herbes hautes, petits chaos calcaires se succèdent. La vue est souvent dégagée et permet d’admirer les massifs alentours. Il fait très beau. Le paysage est dominé par le Grand Colombier dont l’éloignement apparent m’effraie : « Dire qu’il va falloir grimper tout là-haut !! ». Jean-Marie se tient près des remontées mécaniques des Aillons, appareil photo en main (il prendra 600 clichés dans la journée). Deuxième rencontre après Marmotte.. Petite parenthèse souriante dans  une journée magnifique. Une ultime redescente nous mène jusqu’à superbe pâturage ponctué de fermes savoyardes : on court dans une carte postale … si ce n’est qu’on commence la deuxième grosse ascension de la journée : je suis au pied du Colombier.

 

 

 

Alice, ma  petite femme, m’appelle. Je suis en plein raidillon, du chocolat plein la bouche, le souffle est court. Tout se passe bien pour elle. Elle s’attaque au plus grand défi de sa courte carrière de coureuse : le Petit Savoyard, 25 km et 1500 m de D+, dont la partie finale est commune avec le GR73. Un bisou transmis par les ondes et je replonge dans ma bulle. Je connais cette montée et décide d’un rythme régulier, me  préservant pour le ressaut final, très raide. Durant cette ascension, je constate que depuis le premier ravitaillement, mon classement reste globalement stable, le solde des dépassements doit être proche de 0. Je me dis que si je gère bien ma course, je devrais gagner des places sur le final compte tenu des défaillances prévisibles ou des abandons, en espérant que je n’en sois pas la victime.

 

 

 

Juste au-dessus du col du Colombier, le vent devient presque violent, la température baisse et je vois l’horizon se boucher. L’orage semble se préciser sur Belledonne. Je suis encore au soleil, mais les nuages s’amoncellent. Les prévisions météo semblent s’avérer exactes. Je franchis la rampe finale très redressée à un bon rythme, sans trop de fatigue et dès le sommet franchi, je plonge dans la descente très pentue et technique sur les 100/150 premiers mètres de dénivelé. Mes genoux sont mis à mal, les tendinites aux tendons rotuliens d’avant marathon se rappellent à mon bon souvenir et commencent  à m’inquiéter pour la fin de la course. Résultat, mon rendement en descente s’en ressent. Mince alors, moi qui comptait beaucoup sur celles-ci pour reprendre des places ! Une portion moins pentue traverse une pelouse alpine couverte de pensées sauvages et de jonquilles, mes genoux grincent moins, le moral remonte et je retrouve le col du Colombier, prêt à la longue descente vers les Aillons. Pour commencer, celle-ci suit un tracé inédit : droit dans la pente avec une traversée latérale d’éboulis de gros blocs instables, trop gros pour dérouler à fond, trop instables pour sauter de l’un à l’autre. Les chevilles se tordent plusieurs fois quand je sens un coureur derrière moi : « Olivier91 d’UFO et kikourou ? » me demande-t-il.

-          « Lui-même »

-          «Moi, c’est  Jongieulan ». Je fais ainsi la connaissance de Fabrice qui s’est inscrit au Off du Mont-Joly (sortie officieuse que j’organise en juillet)

 

 

 

C’est sa course la plus longue, mais il a l’air d’être en forme. Nous discutons tout en entamant la partie roulante de la descente. Fabrice est jeune et s’est mis au trail car la naissance de son premier enfant ne lui permet plus de prendre son temps dans de longues randonnées. Il s’est donc mis à faire les mêmes parcours, mais en courant, ce qui lui permet d’assumer son rôle de père auprès de son bout de chou de 2 ans.

 

 

 

Dans cette descente, je reprends quelques coureurs et distance légèrement Fabrice, jusqu’à la portion finale, dans le lit d’un ruisseau, boueux et instable. J’enfonce brutalement mon bâton jusqu’à la garde ce qu provoque un faux mouvement … et me voilà terrassé par une crampe aux adducteurs. Pas facile  étirer les adducteurs ! Le coureur que je viens de doubler m’offre son aide. Il me passe un peu de boisson (j’était à sec depuis 20 minutes). Je poursuis la descente avec mon sauveur qui me dit qu’il habite dans une des trois fermes que nous venons de longer. Un coureur à domicile ! Etrangement, il évoque ave moi les récits de course qui l’ont marqué (UTMB, Verdon, …) il se trouve que ce sont les miens !  Je suis heureux qu’ils aient plu et que j’aie ainsi pu faire partager ma passion et mon plaisir.

 

 

 

Le ravitaillement des Aillons est une vraie trêve, peu après la mi-course. On peut y manger largement, on est bien accueilli. Près du véhicule de la Croix Rouge sont assis les premières victimes d’abandon en attente d’un rapatriement. Fabrice me rejoint. Nous prenons le temps de refaire le plein et nous repartons sur la portion de route qui suit, petite accalmie bienvenue pour entamer correctement la digestion. La discussion va bon train avec Fabrice, il fait bon, on est bien ! Quand les sensations le permettent, on court à un bon 10 km/h sans forcer. Nous reprenons 2 coureurs que nous avions en point de mire juste avant de bifurquer sur un sentier marqué de profondes ornières boueuses et qu ne prend pas de gants avec la pente. Flanqué de Fabrice, je prends un rythme régulier qui nous permet de rattraper 2 autres coureurs un peu en difficulté. Sur le haut de l’ascension, un point de côté intercostal me coupe la respiration. Il m’handicape jusqu’à la descente suivante qui  le voit disparaître. Cette descente nous surprend par sa longueur, bien supérieure à ce qui est indiqué sur le profil que je porte au dos de mon dossard. Elle constitue néanmoins une parenthèse ludique : à ce moment-là de la course, on n’est pas encore suffisamment fatigué pour ne pas en profiter pleinement. Une petite pause sympathique nous attend tout en bas. Comme sur toutes les courses que je fais (particulièrement les ultra-trails), les bénévoles sont vraiment d’une gentillesse et d’un réconfort qui jouent un rôle éminent dans notre gestion de l’effort, merci infiniment à eux. Il faudrait que je prenne le temps de jouer leur rôle une fois de temps en temps, mais je suis tellement boulimique de course à pieds en ce moment qu’il faudra sans doute profiter d’une éventuelle blessure pour que je me lance … Cette pause permet de se préparer à la dernière grosse montée de la journée : la Galoppaz. Un traileur ardéchois se joint à nous et notre trio s’attaque à la pente. Cette longue montée finit d’user mon organisme et je sens le besoin imminent de faire refroidir un peu le moteur. Cependant, la présence de mes deux compagnons me convainc de reculer l’échéance le plus loin possible. Même sans parler de compétition, avancer à plusieurs créé une petite émulation qui me permet de tenir plus longtemps en allant plus vite. Le temps s’est couvert entre-temps et nous débouchons de la forêt, face à la pente herbeuse impressionnante que le sommet de la Galoppaz nous propose (sans doute un bon 40% pour 200m de dénivelé), au moment ou de premières écharpes de nuages viennent glisser sur le flanc de la montagne. Un premier arrêt pour changer ma pipette de bouteille (voir encadré), un second pour mettre un coupe-vent quand la pluie se met à tomber, glacée et je décroche légèrement du groupe qui s’était formé, fort de notre trio et de 4 coureurs que nous venions de rejoindre. Maintenant que je suis seul, alors que j’avais fait la plus grande partie de la montée en tête, j’accuse un peu le coup, orphelin de la petite émulation suscitée. L’air se fait un peu rare à mes poumons, les douleurs musculaires se font sentir, les fessiers n’ont plus la même puissance de poussée dans cette montée qui m’avait tant coûté l’an dernier dans la tempête de neige.

 

 

 

Heureusement cela m’arrive près du sommet et j’ai bon espoir de récupérer mon petit groupe dans la descente. Je bascule dans celle-ci qui commence par un passage assez technique ne permettant pas de donner l’accélération attendue puis par un passage conforme à mes souvenir : une vraie patinoire entretenue par l’alternance de crachin et d’averses que nous subissons maintenant. Cette pluie ne créé pas de véritable inconfort maintenant que je suis plus sur la crête sommitale, mais transforme notre terrain de jeu. De grandes portions nécessitent un sens aigu de l’équilibre. Les pieds partent dans la pente quand on voudrait les mener sur ce sentier en traversée légèrement descendante. Les bâtons, s’ils offrent une aide précieuse, ne peuvent pas tout tellement les appuis sont précaires. J’en viens à ne plus courir, mais à chercher des glissades contrôlées en reprenant mes réflexes de skieur. Je repère une pierre bien orientée, une touffe d’herbe accueillante, bref, tout élément permettant de stopper une glissade ou de former un appui à peu près stable … et je me jette dessus dans une chorégraphie dite « de la savonnette ». Les vétérans doivent encore se souvenir des épreuves au savon noir d’ »Intervilles », ne manquent que les vachettes (les vaches des Bauges, elles, sont indifférentes à mon ballet) et les commentaires de Guy Lux. Tout à coup, malgré la fabuleuse maîtrise que j’affiche depuis quelques minutes, mes deux pieds partent d’un seul coup, projetant le bonhomme à terre. Je m’appuie avec fermeté sur mes deux bâtons pour éviter le contact rugueux avec cette bonne terre des Bauges … et crac, un bâton casse net sous mon poids digne d’un ¾ centre. Je roule dans la boue, foudroyé par une crampe à chaque mollet. Etirements rapides, je repars, le pas moins assuré. Je croise des randonneurs trempés et goguenards à la vue de mon côté droit maculé de boue et de mon bâton en 2 morceaux.

 

 

 

D’un seul coup, ma situation a changé : plus qu’un seul bâton (malvenu vues les conditions de la descente, d’autant qu’un seul bâton, çà m’embarrasse plus que cela ne m’aide), des crampes aux mollets, la pluie qui redouble et la fatigue qui commence à faire son effet. Tant bien que mal, j’arrive au bas de la descente, sur une piste très roulante. Fidèle à ma résolution de départ de courir sur les parties roulantes, même si je n’en ai pas envie (contrairement à mes habitudes), je  me lance en petites foulées, et là, surprise, la course passe bien, sans difficulté majeure, presque même avec du plaisir, d’autant qu’elle me permet de redoubler deux membres du petit groupe de la Galoppaz, le différentiel d’allure étant assez sensible. Le moral remonte bien évidemment. Cela me prouve que marcheur « génétique », mes entraînements de ces deux dernières années commencent à faire de mois un coureur présentable (pour milieu de classement tout de même !). C’est de bon augure pour la suite de ma saison. Au point d’eau suivant, je me débarrasse de mon bâton cassé, je fais le plein de coca et d’eau, je double 2 concurrents qui prolongent la pause… et je repars en courant. Je rattrape rapidement 2 des membres du groupe de la galoppaz et je m’approche à 50m de Fabrice qui continue son petit bonhomme de chemin. A ce moment, nous quittons la piste pour une petite montée, la dernière avant le ravitaillement de la Thuile. La transition course (11 bons km/h) montée marquée a raison de mes adducteurs pris d’une crampe profonde et douloureuse. Le temps de trouver les étirements adéquats et de faire passer la contraction intempestive, je sius redoublé par les concurrents que je venais de doubler. Palsembleu, cela ne me plaît guère ! Enfin mes crampes régressent au point que je repars. Elles disparaissent au cours de cette courte montée et je peux reprendre une bonne foulée sur la piste plate qui s’ensuit, ce qui me permet de reprendre les coureurs qui venaient de me dépasser.

 

 

 

Dans le village de La Thuile, j’arrive à courir là où l’an dernier j’étais à la peine, ne pouvant suivre Philippe Delachenal. Je rejoins Fabrice au ravitaillement. La fatigue commence à marquer son visage qui reste malgré tout résolu.

 

 

 

La dernière montée du jour est une formalité sauf à la fin dans un jeu de petits raidillons sévères qui me forcent à reprendre mon souffle régulièrement et surtout de passages sur des dalles calcaires rendues difficilement praticables par la pluie et la boue. Nous prenons mille précautions pour ne pas nous blesser si près de l’arrivée. La vue est bouchée, une belle averse nous accueille peu avant le début de la descente. Le dernier raidillon voit s’effectuer un petit regroupement à 5 coureurs … et vide mes dernières réserves. Nous nous engageons dans la descente, Fabrice ayant pris quelques centaines de mètres d’avance.

 

 

 

Cette descente, je l’avais repérée sur le parcours. Ce devait être le bouquet final, le théâtre de mes exploits, pourvu que la pluie l’ait laissé praticable. C’est le cas, l’humus n’est pas boueux et porte correctement les appuis. Je vais pouvoir lâcher les chevaux et reprendre les coureurs défaillants (qui sont finalement bien peu nombreux jusqu’à présent !). Alors, hop, c’est parti. Je fonce avec plaisir double le petit groupe, et ne tarde pas à rejoindre Fabrice qui m’invite à continuer à ma vitesse. Je lui dit de prendre l’aspiration … mais la descente n’en finit pas. Aucun moment de répit pour calmer les quadriceps en feu. Il arrive alors ce dont je pensais être à l’abri (ne jamais être présomptueux en ultra !) j’explose en descente. Plus de cuisses et il reste 250m de dénivelé dans cette descente rapide. Le manque d’entraînement en montagne se fait sentir. Je finis en marchant, avec Fabrice, dépassés par une bombe qui lui visiblement a encore des ressources dans les jambes. Nous devisons tranquillement en attendant la fin du calvaire … qui ne tarde pas trop. Nous voyons enfin le clocher de l’église au pied duquel se trouve l’arrivée. Nous longeons quelques vignes et avalons le petit km de bitume en marchant sur le faux-plat initial, en courant d’une belle foulée (même pas mal !) sur les derniers mètres plats, et surtout sous l’œil d’Alice ma femme, Fabien mon petit dernier et Nicolas (Nicnic38) auréolé de sa belle performance au petit Savoyard. Fabien court à côté de moi sur cette fin de course (un futur champion en devenir ?) et franchit l’arche avec Fabrice et moi, main dans la main, fourbus, soulagés et surtout heureux, d’autant que Fabrice entre là par la grande porte dans le monde de l’ultra-trail. Nous avons atteint ensemble notre même objectif : moins de 12h avec un temps de 11h40, 57èmes. Ce temps nous aurait classés environ 20ème l’an dernier, visiblement, le niveau moyen a fortement augmenté cette année.

 

 

 

L’après-course est conforme à l’ambiance très chaleureuse de cette course quasi-confidentielle (170 partants) avec un accueil personnalisé sur l’estrade pour tous les finishers, un banquet sympathique où on retrouve les mais pour se raconter notre journée, douches (froides malheureusement, mais douches quand même), des  jeunes kinés extras pour un massage réparateur sans file d’attente.

 

 

 

Stef, Laurent et Didier ont bien tourné. Ils sont satisfaits. Guillaume a malheureusement abandonné, victime d’une entorse dans le petit ruisseau juste avant les Aillons, Seb arrive en un peu plus de 13h, très content de ses premiers contacts avec l’ultra de montagne. Jacqueline, accompagnée sur la fin par Jean-Marie finira en 16h. Solide, elle n’a pas abandonné malgré une douleur aux psoas.

 

 

 

Je discute avec Jean-Paul Fourtin dont le principal souci est de s’assurer du bien-être et du plaisir des coureurs. Les commentaires glanés çà et là doivent le combler d’aise. Ce Grand raid 73 mérite le détour et peut être coché sans crainte sur le calendrier 2008 des plus courageux des passionnés de la course en montagne.

 

 

 

Peu avant mon départ, je rejoins Antranik qui accueille Françoise sa compagne, arrivée en moins de 15h. Les voir ainsi épanouis, aussi heureux de leur journée (Antranik, tel un jeune homme a oublié ses bonnes résolutions de début de course (y aller tranquillement) et après 3h passées avec Françoise, s’est amusé à remonté un à un une trentaine de coureurs. Ce que c’est d’entretenir un esprit jeune dans un corps jeune !!!

 

 

 

 

 

 

Petit test pour l'alimentation liquide

Pour ce GR73, j'ai testé une configuration que je n'ai encore jamais vue en course pour le ravitaillement liquide. J'ai déjà essayé la ceinture porte-gourdes ou gourdettes, pas agréable avec un sac à dos (je ne l'utilise que sur route en complément des ravitos), la poche à eau, pratique, mais pénible à remplir (pour les trails courts), les gourdes sur le sac à dos, pratiques à remplir, mais délicates à prendre en main, résultat, je ne bois pas assez.

 J'ai décidé de mixer le système des gourdes sur le sac à dos et la pipette de la poche à eau. Donc deux gourdes (ou bouteilles d'eau), sur le sac, une pipette adaptée (longueur 1m environ) fichée dans l'une des gourdes. Ainsi, j'ai la facilité liée à la pipette, et je peux remplir aisément plusieurs fois mes gourdes. Je peux même avoir une gourde d'eau, et une de boisson énergétique (avec 2 pipettes si nécessaire). Cette méthode m'a particulièrement convenu lors de ce GR73. On peut même s'amuser à prendre une bouteille de 1,5 l au ravito et y installer la pipette: pas de remplissage, pas de problème de poche percée, ... bref, l'essayer, c'est l'adopter!

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 00:01

 

Course de 25 km avec 1400m de dénivelée à Cruet, Savoie, ou comment faire dans le moins de temps possible ce qui aurait pu être fait en marchant peinarde et en prenant le temps de faire des photos correctes, de savourer la région, etc… mais où il aurait manqué du piment, de la fête, du dépassement de soi même, la satisfaction d'avoir gagné un pari passé avec soi même, d'avoir réussi à surmonter des moments de découragement, l'impression d'avoir vécu une grande aventure  !

Image hébérgée par hiboox.com Image hébérgée par hiboox.com

 

 Belle course, donc, à mon gout, avec un dépaysement certain : la veille au travail en banlieue jusqu'en milieu d'après midi, le lendemain au milieu du massif des Bauges,  avec son architecture typique, ses gros chalets savoyards, ses sommets encore enneigés, ses falaises, crêtes, apics, ses montée raides, ses descentes interminables, ses petits bouts de prés verts tout plats entre deux grosses montées, qui me rappelaient le Prarion tout près de Saint Nicolas, ses sentes en sous bois.

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 Belle course réussie puisque malgré l'anxiété traditionnelle chez moi d'avant toute course, malgré l'anxiété ajoutée par la longueur et le dénivelé de cette course là, par le risque de mauvais temps en montagne, par le fait de devoir atteindre seule le départ de la course, de ne peut être pas avoir choisi la bonne tenue, de m'être sans doute trop chargée, d'avoir pris les bâtons pour rien etc etc etc et j'en passe…  je suis venue à bout de ma plus grosse course jamais faite jusque là, dans un temps pas trop décevant pour mon coach personnel puisque à peu près celui qu'il imaginait que je ferais !

 

 

 

Les ingrédients pour réussir cette belle course étaient :

Un gentil mari prévoyant et plus organisé que sa femme, un copain kikoureur qui , ouf, faisait le 25 km et pas le 73, le terrier de "Marmotte" rempli de coureurs très sympa, une super organisation, des bénévoles dévoués, un gentil petit garçon supporter, des amis qui s'occupaient des enfants restés à Villebon, et un chalet à Saint Nicolas.

 

 

 

La recette était la suivante :

Compter sur son mari dévoué habitué à l'organisation de ce genre de courses pour faire tout ce qu'une coureuse débutante oublie : prendre le profil de la course, laver sa poche à eau, préparer une poche à dossard, acheter des vivres de course, préparer le plan mappy pour se rendre le matin de bonne heure au départ…

Image hébérgée par hiboox.com Image hébérgée par hiboox.com

Compter sur le gentil kikoureur, j'ai nommé Nicolas, qui veut bien se lever plus tard que ceux qui partent aux aurores pour le 73 km, qui veut bien conduire la voiture de location, qui corrige les erreurs de la mauvaise copilote (il faut dire influencée par le mauvais Mappy qui dit de prendre la N504 à droite quand il faut en réalité la prendre à gauche, et qui dit prendre la D204, mais qui ne dit pas dans quel sens). Ecouter les conseils avisés de Nicolas par rapport au matériel à emporter, apprécier sa compagnie dans l'attente anxieuse du départ, se faire encourager et prendre en photo de façon tout à fait inattendue et donc très appréciée sur les 400 derniers mètres de la course par le dit Nicolas, et encore apprécier sa compagnie pendant l'attente de l'arrivée de ceux du 73 km ! Encore un immense merci, Nicolas !

Image hébérgée par hiboox.com Image hébérgée par hiboox.com

Se faire accueillir pour la deuxième fois dans le terrier plus que chaleureux de Marmotte, pour y passer 2 nuits, 2 petits dej, une pasta party, et y déguster des merguez tip top, en compagnie de maman marmotte que nous avons réveillée par nos arrivées tardives, nos départs échelonnés du petit matin, à qui nous avons laissé de la vaisselle etc. Encore mille excuses, et merci pour votre hospitalité ! En compagnie également de Jean Marie alias Akuna à qui nous devons de très belles photos, de Jacqueline, qui a bouclé ses 73 km courageusement après 16 heures de course, sous la pluie, malgré une douleur au psoas qui la faisait claudiquer dans toutes les montées …en compagnie encore de Sébastien et Didier. Encore un immense merci à toi aussi Marmotte !! On reviendrait faire un p'tit savoyard rien que pour apprécier l'ambiance du terrier !

Finir le WE dans notre chalet préféré à saint Nicolas de Véroce en regardant tomber la neige (si si, fin mai ..) en appréciant de ne rien faire  d'utile, rien que du puzzle offert par ma gentille Maëlle, sans aucun devoir, même pas course (alimentaire) ni cuisine, ni vaisselle, puisque les magasins fermés et les placards vides, il n'y avait plus qu'une solution : aller au restaurant !

Image hébérgée par hiboox.com Image hébérgée par hiboox.com

 

Les écueils à éviter auraient été :

Ne pas travailler le jour même du départ, alors que Florent partait en Hollande à l'heure ou nous devions prendre le train, qu'il avait besoin d'un sac bien pensé avec un pique nique, que Fabien avait également besoin d'un pique nique pour le midi, et que le dit Fabien a choisi ce jour chargé à 200% pour disparaître à la sortie de l'école…

ET NE PAS regarder le classement, qui malgré cette impression d'être allée super vite pour une randonneuse, m'a montré que j'étais allée très lentement pour une coureuse… (et NB classement qui m'a montré que je ne devrais pas me la pêter avec un tshirt "trail de la vallée de chevreuse" et une veste de pluie"UFO")

 

 

Image hébérgée par hiboox.com Image hébérgée par hiboox.com Image hébérgée par hiboox.com

En lien, le récit de "NicNic38" sur Kikourou plusieurs fois sus cité, et sus photographié : C'est ICI
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13 mai 2007 7 13 /05 /mai /2007 23:03
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 16:55

La météo n'était pas prometteuse ce matin mais les gouttes nous ont globalement épargnés si ce n'est quelques accès de bruine un peu venteuse dont personne ne s'est plaint. L'ennui avec l'eau a plutôt été dans la transformation de la terre en boue, glissante dans les parties avec ornières (beaucoup de chutes) , collante au 18è km ... Et courir avec 500g de plus à chaque pied, ça fatigue!
Sinon, la course fut belle, Marie-Ange (12è) et Isaura (8è) figurent encore au firmament de leur catégorie respective. Je gagne 2mn par rapport à l'an dernier, je me contente de peu. Pierre-Yves à été résolument bon, surtout si on décompte le temps passé à encourager les bénévoles et les spectateurs, Alice et Nathalie finissent dans un mouchoir de poche et Olivier N' A PAS EU DE CRAMPES!!! (Vous avez bien lu: "PAS DE CRAMPES"). Après la fin des vomissements Pascaliens, y'a des bonnes habitudes qui se perdent. Francis arrive un peu hagard ... 

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PS les photos de la course de Cerny de l'année dernière sont toujours consultables sur http://lescoureurs.skyblog.com/ pages 18 à 26 !

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 13:20

 

COURSE DU SANGLIER  -  21000 mètres

179

TRIBONDEAU OLIVIER       NL                       01:52:58 M64 V1M

81

523 11,45

360

FRANCOIS MARIE ANGE      NL                       02:07:32 F65 V1F

12

220 10,14

361

DE OLIVEIRA ISAURA       NL                       02:07:50 F68 SEF

8

222 10,11

387

FRANCOIS PIERRE YVES     NL                       02:11:09 M70 SEM

115

221 9,86

400

CORNIC FRANCIS           NL                       02:12:10 M65 V1M

166

425 9,78

444

PAILHE BELAIR OLIVIER    NL                       02:21:18 M59 V1M

178

467 9,15

476

CORNIC LOWLES NATHALIE   NL                       02:32:12 F66 V1F

23

424 8,5

480

TRIBONDEAU ALICE         NL                       02:35:04 F64 V1F

24

521 8,34
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 13:01
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 12:31
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 12:30

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Merci aux Cornics, pour leur accueil de cet après midi. Un peu humide pour un barbecue, mais sympa. Surtout qu'on n'a pas été obligés de manger tout le pot de "Marmite" (Olivier)
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29 avril 2007 7 29 /04 /avril /2007 21:40

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Il est 7h30 du matin, je me réveille. Puis à 8 heures, les adultes s'en vont à Cheptainville. Au fur et à mesure que le temps passe, j'oublie peu à peu la course, mais, à neuf heures moins le quart, avec une horloge qui n'est pas à l'heure, je crois qu'il est dix heures moins le quart, l'heure du départ de la course. Donc je crois que les Demoy m'ont oublié ! Ils doivent venir me chercher car mes parents sont à un autre trail. Mais trois quarts d'heure plus tard avec l'horloge qui n'est pas à l'heure, c'était marqué 1Oh30, mais avec une horloge nomale 9h30 (vous suivez ??). Les Demoy arrivent. Nous partons pour la course. Nous arrivons alors que les enfants sont sur la ligne de départ. Nous nous inscrivons (car .. non! Nous ne sommes pas encore inscrits ! ...^^) PAN ! C'est parti. Plusieurs petits tombent par terre mais aucun membre du TGVV. Les premiers prennent de l'écart. Je suis pour l'instant sur le bord gauche pour ne pas tomber, puis je me rabats au milieu. Après à peu près un kilomètre on rentre dans la grande allée. Je me dis "c'est fini" mais je vois qu'on doit encore faire un détour avant d'arriver à la fin de la course. J'étais presque désespéré mais il fallait continuer. Depuis le début je suis coude à coude avec Manon, mais je lâche le rythme et elle me dépasse.

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Les derniers mètres me semblent les plus longs mais j'arrive avec assez de force pour sprinter. Je double une personne...2...3? Non, la troisième personne "me prend en duel de sprint". J'arrive à la même seconde, mais pas pour les millièmes..Je suis derrière !! J'arrive trois places après Maëlle. Les résultats du TGVV : Mélanie première (100ème) puis Claire (141ème), Manon (243ème), Maëlle (275ème) puis moi en dernier du TGVV mais 278ème sur toute la course. On était 333 enfants qui couraient.

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29 avril 2007 7 29 /04 /avril /2007 21:28

Place

Lic Nom Ligue N° Club Nom Club Tps S-An Cat Place Categ Dos Nat Moy

42         FRANCOIS MARIE ANGE                 NL                       01:51:32 F65 V1F 1 318     10,76

43         FRANCOIS PIERRE YVES                NL                       01:51:35 M70 SM  11 317     10,75

46         CORNIC FRANCIS                      NL                       01:52:59 M65 V1M 25 372     10,62

67         PAIHE BELAIR PASCALE                TGV VILLEBON             02:07:57 F62 V1F 2 336     9,38

73         CORNIC-LOWLES NATHALIE              NL                       02:11:57 F66 V1F 5 373     9,09

75         TRIBONDEAU ALICE                    NL                       02:18:22 F64 V1F 6 319     8,67
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